INTERVENTION du SNETAA-FO au Comité Technique Ministériel du 17 décembre 2015
La
globalisation des mesures de la rentrée 2016 pour le second degré ne nous
permet pas une lecture aisée de ce que seront les moyens attribués à
l’enseignement professionnel au niveau des rectorats.
La
dotation de ce secteur sert trop souvent de variable d’ajustement des autres
secteurs ; nous sommes inquiets sur d’éventuels redéploiements :
l’enseignement professionnel doit avoir tous ses moyens.
Ce
constat n’est pas un procès d’intention, c’est une réalité vécue dans les
académies à la rentrée 2015 avec des moyens en moins pour les LP alors que les
effectifs ont augmenté.
Nos
inquiétudes sont aggravées par nombre d’autres éléments :
-
ainsi
nous savons que les LP sont sous tension car le nombre d’élèves par classe
augmente dans la plupart des cas (zones urbaines) ainsi que leurs
difficultés ;
-
les
regroupements de niveaux, de sections engendrent des effectifs très nombreux en
enseignement général et dans le tertiaire ;
-
les
effectifs trop nombreux en classes de CAP ne permettent ni le traitement des
difficultés des jeunes, ni l’efficacité pédagogique. Ces classes devraient être
dédoublées !
-
nous
n’avons toujours pas d’informations quant au traitement qui sera fait des LP
dans le cadre de l’éducation prioritaire.
Le
parcours du CAP au Bac Pro avec la passerelle ascendante d’élèves de la
terminale CAP vers la première Bac Pro fonctionne mal car les établissements ne
prévoient pas (n’ont pas la possibilité ?) de capacité d’accueil
supplémentaires en 1ère Bac Pro.
Les
heures d’AP, soit 2,5 heures par semaine et par division selon les besoins des
élèves, sont au mieux données par les académies de manière globale pour un
effectif forfaitaire.
Des
académies comme la Guadeloupe et la Martinique perdent encore des moyens à la
rentrée prochaine. Dans ces académies l’enseignement professionnel y a payé le
prix fort. Cette priorité de la reprise de moyens est inacceptable !
Ces
différents éléments s’ajoutent et la rentrée prochaine ressemble à la
précédente pour les PLP : leurs conditions de travail se dégradent.
À
ces inquiétudes de nouvelles s’ajoutent avec de nouvelles mesures qui
additionnent les dispositifs nouveaux :
-
lutte
contre le décrochage scolaire ;
-
droit
au retour en formation coordonnée par le Service régional d’orientation ;
-
droit
au redoublement dans l’établissement pour ceux qui ont échoué au bac.
Enfin
la multiplication de la mise en place des dispositifs ULIS nous posent de plus
en plus de difficultés. Bien souvent les collègues ne sont pas informés de
l’arrivée dans leurs classes de jeunes porteurs de handicap et ils ignorent le
contenu des protocoles d’insertion. Ils se retrouvent le plus souvent seuls
face à leurs difficultés sans aucune aide et sans auxiliaire (AESH) car leur
nombre est très largement insuffisant.
C’est
pourquoi l’annonce des mesures de la rentrée 2016, alors que les prévisions
d’effectifs sont en hausse, ne nous rassurent en rien alors que les bacheliers
professionnels représentent maintenant 30 % du nombre total des
bacheliers.
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