INTERVENTION DE JEAN-CLAUDE MAILLY pour FO AU MEETING DU 3 MAI 2016
INTERVENTION DE JEAN-CLAUDE MAILLY
AU MEETING DU 3 MAI 2016
AU MEETING DU 3 MAI 2016
Bonjour à toutes et tous,
Au nom de FORCE OUVRIERE je veux m’adresser d’abord, devant vous, aux
députés.
Vous allez entamer le débat sur le projet de loi travail. Vous avez déjà la
possibilité, aujourd’hui, de le repousser en le renvoyant en commission et en
demandant au gouvernement d’ouvrir les concertations indispensables pour
que cette loi ne soit pas une loi de régression mais de progrès.
Aujourd’hui on en est très loin, c’est pourquoi FORCE OUVRIERE réclame
son retrait.
Ce projet de loi n’est pas équilibré, il est destructeur de droits sociaux et
correspond toujours au principe, non démontré et dangereux, selon lequel,
pour que l’emploi redémarre demain, il faut licencier plus facilement
aujourd’hui.
En renvoyant la négociation dans l’entreprise, en supprimant la négociation
nationale de branche, ce projet de loi conduirait à accroître les inégalités et la
précarité, à favoriser le dumping social, à fausser encore plus, au nom du
néolibéralisme, la concurrence.
Imaginez, demain, une PME en situation de sous-traitance vis-à-vis d’un
donneur d’ordre. Aujourd’hui cette PME, si un accord de branche a été signé,
doit respecter le taux de majoration à 25% des premières heures
supplémentaires. Demain, elle aura des pressions pour le baisser à 10%. Pour
un Smic c’est 20 euros par mois.
D’ores et déjà, avec le crédit d’impôt compétitivité emploi (CICE) on sait que
certains donneurs d’ordre exigent de leurs sous-traitants des baisses de prix.
Qui plus est, ce projet de loi remettrait en cause la liberté de négociation,
c’est-à-dire la possibilité de réaliser un minimum d’égalité de droits entre
l’ensemble des salariés, ce qui passe par ce qu’on appelle la hiérarchie des
normes.
D’aucuns célèbrent aujourd’hui les 80 ans du front populaire. Mais ils risquent de
le faire de manière schizophrène. En effet, ils s’apprêteraient à mettre fin à une
des conquêtes de 1936, à savoir la mise en place de la hiérarchie des normes !
C’est en effet après le mouvement social de 1936 et les accords Matignon
qu’une loi du 24 juin a introduit le principe de faveur.
Cela signifierait qu’après avoir trahi Jean Jaurès, ils trahiraient Léon Blum.
Alors, et maintenant je m’adresse à vous, vous qui êtes nombreux sur cette
place à quelques encablures de l’Assemblée nationale.
Au-delà de quelques perfidies journalistiques, le combat que nous menons
(4 syndicats de salariés, 3 syndicats d’étudiants et de lycéens) n’est pas un
combat de posture.
C’est un combat social, économique, démocratique et républicain.
C’est un combat pour demain, c’est un combat pour la consolidation des valeurs
républicaines, c’est un combat pour les générations actuelles et à venir.
C’est un combat qui concerne toutes les générations.
C’est un combat qui concerne le privé comme le public.
Car si la convention collective de branche est bafouée, demain ce seront les
statuts nationaux qui seront attaqués.
Au-delà de cette question essentielle de la négociation collective, d’autres
éléments du projet de loi sont inacceptables.
C’est le cas pour les licenciements économiques.
Ne pas tenir compte de la situation financière d’un groupe au niveau
international, c’est favoriser les licenciements.
Ne retenir qu’un ou deux trimestres pour la baisse du chiffre d’affaires, c’est
aussi favoriser les licenciements.
C’est aussi le cas pour la mise en place possible de référendums qui, non
seulement, court-circuiteraient les syndicats, supprimeraient le droit
d’opposition mais aussi accroitraient les tensions dans les entreprises.
C’est encore le cas pour la médecine du travail, donc la santé des salariés, par
exemple toutes celles et ceux concernés par le travail de nuit.
C’est encore le cas quand le gouvernement refuse de prendre en compte les
décisions du Bureau International du Travail quant à la liberté de désignation
du délégué syndical ou le contenu d’une directive européenne sur les congés.
Les nouveaux droits sont repoussés, les droits actuels sont rognés.
Aujourd’hui, 3 mai 2016 les députés entament un débat que je qualifie
d’historique. Ou ils se situent dans la lignée de la république sociale, où ils
basculent dans le corporatisme, le néolibéralisme et la régression sociale.
Ou ils se « gattazisent » ou ils se socialisent.
Mes camarades, quand on a un droit, on se bat pour le défendre et l’améliorer.
On ne courbe pas l’échine, on reste debout. Nous sommes comptables de ce
que nos anciens ont obtenu et conscients de nos responsabilités pour les
futures générations.
Alors restons mobilisés, mobilisés pour exiger le retrait du projet de loi travail,
mobilisés pour l’espoir. Jamais FORCE OUVRIERE n’acceptera l’inversion de
la hiérarchie des normes.
Et comme le disait Jean Jaurès dans son discours à la jeunesse : « le courage
c’est de chercher la vérité et de la dire. C’est de ne pas subir la loi du
mensonge triomphant qui passe et de ne pas faire écho, de notre âme, de
notre bouche et de nos mains aux applaudissements imbéciles et aux huées
fanatiques
Alors on continue, en interpellant les députés dans les jours à venir et en étant
prêt à répondre à d’autres initiatives que décideront les sept organisations dans
l’action.
Aujourd’hui, 3 mai 2016, exiger le retrait du projet de loi, exiger le respect de
principe de faveur, c’est faire preuve de courage, de détermination, d’espoir et de
progrès.
Au nom de FORCE OUVRIERE je veux m’adresser d’abord, devant vous, aux
députés.
Vous allez entamer le débat sur le projet de loi travail. Vous avez déjà la
possibilité, aujourd’hui, de le repousser en le renvoyant en commission et en
demandant au gouvernement d’ouvrir les concertations indispensables pour
que cette loi ne soit pas une loi de régression mais de progrès.
Aujourd’hui on en est très loin, c’est pourquoi FORCE OUVRIERE réclame
son retrait.
Ce projet de loi n’est pas équilibré, il est destructeur de droits sociaux et
correspond toujours au principe, non démontré et dangereux, selon lequel,
pour que l’emploi redémarre demain, il faut licencier plus facilement
aujourd’hui.
En renvoyant la négociation dans l’entreprise, en supprimant la négociation
nationale de branche, ce projet de loi conduirait à accroître les inégalités et la
précarité, à favoriser le dumping social, à fausser encore plus, au nom du
néolibéralisme, la concurrence.
Imaginez, demain, une PME en situation de sous-traitance vis-à-vis d’un
donneur d’ordre. Aujourd’hui cette PME, si un accord de branche a été signé,
doit respecter le taux de majoration à 25% des premières heures
supplémentaires. Demain, elle aura des pressions pour le baisser à 10%. Pour
un Smic c’est 20 euros par mois.
D’ores et déjà, avec le crédit d’impôt compétitivité emploi (CICE) on sait que
certains donneurs d’ordre exigent de leurs sous-traitants des baisses de prix.
Qui plus est, ce projet de loi remettrait en cause la liberté de négociation,
c’est-à-dire la possibilité de réaliser un minimum d’égalité de droits entre
l’ensemble des salariés, ce qui passe par ce qu’on appelle la hiérarchie des
normes.
D’aucuns célèbrent aujourd’hui les 80 ans du front populaire. Mais ils risquent de
le faire de manière schizophrène. En effet, ils s’apprêteraient à mettre fin à une
des conquêtes de 1936, à savoir la mise en place de la hiérarchie des normes !
C’est en effet après le mouvement social de 1936 et les accords Matignon
qu’une loi du 24 juin a introduit le principe de faveur.
Cela signifierait qu’après avoir trahi Jean Jaurès, ils trahiraient Léon Blum.
Alors, et maintenant je m’adresse à vous, vous qui êtes nombreux sur cette
place à quelques encablures de l’Assemblée nationale.
Au-delà de quelques perfidies journalistiques, le combat que nous menons
(4 syndicats de salariés, 3 syndicats d’étudiants et de lycéens) n’est pas un
combat de posture.
C’est un combat social, économique, démocratique et républicain.
C’est un combat pour demain, c’est un combat pour la consolidation des valeurs
républicaines, c’est un combat pour les générations actuelles et à venir.
C’est un combat qui concerne toutes les générations.
C’est un combat qui concerne le privé comme le public.
Car si la convention collective de branche est bafouée, demain ce seront les
statuts nationaux qui seront attaqués.
Au-delà de cette question essentielle de la négociation collective, d’autres
éléments du projet de loi sont inacceptables.
C’est le cas pour les licenciements économiques.
Ne pas tenir compte de la situation financière d’un groupe au niveau
international, c’est favoriser les licenciements.
Ne retenir qu’un ou deux trimestres pour la baisse du chiffre d’affaires, c’est
aussi favoriser les licenciements.
C’est aussi le cas pour la mise en place possible de référendums qui, non
seulement, court-circuiteraient les syndicats, supprimeraient le droit
d’opposition mais aussi accroitraient les tensions dans les entreprises.
C’est encore le cas pour la médecine du travail, donc la santé des salariés, par
exemple toutes celles et ceux concernés par le travail de nuit.
C’est encore le cas quand le gouvernement refuse de prendre en compte les
décisions du Bureau International du Travail quant à la liberté de désignation
du délégué syndical ou le contenu d’une directive européenne sur les congés.
Les nouveaux droits sont repoussés, les droits actuels sont rognés.
Aujourd’hui, 3 mai 2016 les députés entament un débat que je qualifie
d’historique. Ou ils se situent dans la lignée de la république sociale, où ils
basculent dans le corporatisme, le néolibéralisme et la régression sociale.
Ou ils se « gattazisent » ou ils se socialisent.
Mes camarades, quand on a un droit, on se bat pour le défendre et l’améliorer.
On ne courbe pas l’échine, on reste debout. Nous sommes comptables de ce
que nos anciens ont obtenu et conscients de nos responsabilités pour les
futures générations.
Alors restons mobilisés, mobilisés pour exiger le retrait du projet de loi travail,
mobilisés pour l’espoir. Jamais FORCE OUVRIERE n’acceptera l’inversion de
la hiérarchie des normes.
Et comme le disait Jean Jaurès dans son discours à la jeunesse : « le courage
c’est de chercher la vérité et de la dire. C’est de ne pas subir la loi du
mensonge triomphant qui passe et de ne pas faire écho, de notre âme, de
notre bouche et de nos mains aux applaudissements imbéciles et aux huées
fanatiques
Alors on continue, en interpellant les députés dans les jours à venir et en étant
prêt à répondre à d’autres initiatives que décideront les sept organisations dans
l’action.
Aujourd’hui, 3 mai 2016, exiger le retrait du projet de loi, exiger le respect de
principe de faveur, c’est faire preuve de courage, de détermination, d’espoir et de
progrès.
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