Dépêche AEF du 18/10/2016: Le PPCR est un "outil de division des personnels" et l’évaluation des enseignants est "arbitraire" (Fnec-FP-FO)
La
Fnec-FP-FO demande le "retrait" de la réforme en cours de
l’évaluation des enseignants et du PPCR dans la résolution générale adoptée par
son congrès, réuni à Gravelines du 10 au 14 octobre 2016. Ce projet,
ainsi que la loi de Refondation de l’école, ont été "deux questions"
majeures abordées lors du 17e congrès fédéral de la Fnec-FP-FO, selon son secrétaire
général Hubert Raguin. Pour la fédération, le protocole PCR est "un outil
de division" des personnels et les nouvelles modalités de l’évaluation, en
abandonnant toute note chiffrée, accompagnent "le renforcement de
l’autonomie des établissements et la multiplication des indemnités à la tête du
client". Quant aux 60 000 postes promis, l’organisation affirme que
"les suppressions de postes continuent" et que "le nombre
d’enseignants titulaires en 2016 est inférieur à celui de 2012".
L’enseignement professionnel est également évoqué.
Hubert Raguin réélu secrétaire général
Hubert Raguin a été réélu à
l’unanimité secrétaire général. Il occupe ce poste depuis mars 2008.
Les 960 délégués présents au 17e
congrès fédéral de la Fnec-FP-FO ont adopté le rapport d’activité.
La loi de Refondation de l’école et la
réforme de l’évaluation ont été "deux questions majeures" lors du
congrès fédéral de la Fnec-FP-FO qui s’est tenu à Gravelines (Nord) du 10
au 14 octobre 2016, rapporte Hubert Raguin, secrétaire général de la
Fnec-FP-FO, jeudi 13 octobre 2016. Les adhérents se sont prononcés
"contre" la première et ses applications, et ont dit leur opposition
aux "projets de décrets concernant la réforme de l’évaluation des
enseignants". L’organisation souhaite le "retrait" du protocole
PPCR et veut abroger les réformes du collège et des rythmes scolaires.
Voici les principaux thèmes présentés
dans la résolution générale votée en congrès :
Les mesures concernant les personnels
Le protocole PPCR, un "outil de
division" des personnels.
Le PPCR "tourne le dos à la revendication d’augmentation du point
d’indice", que la fédération aimerait voir augmenté de 8 %. Selon
elle, le protocole ne porte pas "de réelles revalorisations de la
grille" indiciaire. "Une partie des pseudos revalorisations annoncées
résultent uniquement d’une transformation d’une part du régime indemnitaire en
points indiciaires qui n’apportent rien aux agents".
Par ailleurs, la Fnec-FP-FO estime que
le PPCR est un "outil de division entre les personnels qui répond à la
volonté de renforcer le 'mérite' dans la rémunération des fonctionnaires".
Elle exige "l’abandon" du PPCR ainsi que sa transposition en textes
réglementaires.
La réforme de l’évaluation,
"c’est l’injustice, l’arbitraire". L’organisation veut le retrait du projet de réforme de
l’évaluation des enseignants. Elle s’oppose à la "généralisation de
l’évaluation par le biais ou non d’entretiens professionnels, que la ministre
de l’Éducation nationale tente d’imposer aux enseignants actuellement".
Les adhérents se sont prononcés en faveur de la défense de la notation chiffrée
car supprimer celle-ci serait "accompagner le renforcement de l’autonomie
des établissements et la multiplication des indemnités 'à la tête du
client'". Ils estiment aussi que la classe exceptionnelle "revient
dans les faits à diviser les personnels".
La fédération voit dans cette réforme
une "dérive" qui substitue à "la logique statutaire" celle
des "compétences individuelles". Le congrès note que "les prises
de positions communes pour le retrait de ce projet se multiplient" et
appelle à "amplifier le mouvement".
Des "pressions" sur les
enseignants stagiaires en Espé.
La Fnec veut "l’annulation des arrêtés de licenciements dans toutes les
académies" et dénonce par ailleurs les "pressions permanentes exercées
sur les stagiaires". Elle appelle à poursuivre les "initiatives"
envers les rectorats, les établissements scolaires et les Espé "afin
d’exiger que l’année de stage ne devienne pas une machine à licencier et que le
statut de fonctionnaire stagiaire soit respecté".
Contre le recrutement de contractuels
au niveau licence.
L’organisation relève que des "centaines" de contractuels de
l’enseignement secondaire ont pu bénéficier d’un CDI mais "ont vu leur
quotité de travail réduite de 25 %, voire 50 %". Dans l’administration,
"des dizaines" de contractuels se sont vues proposer de "rester
soit en CDD à 100 %, soit de passer en CDI à 70 %", affirme le
syndicat.
La résolution générale du congrès se
prononce contre "les projets du ministère de recruter des contractuels au
niveau licence, voire bac + 2 pour régler le problème du non-remplacement
des collègues absents". Elle souligne que dans les académies de Créteil et
Versailles, "les postes en listes principales n’ont pas tous été pourvus
ou que des dizaines de candidats en liste complémentaires n’ont pas été
appelées".
enseignement professionnel, postes et
formation continue
Les suppressions de postes
"continuent".
La fédération contredit le ministère de l’Éducation nationale qui, en
septembre 2016, a annoncé que la promesse de campagne de créer 60 000
postes serait tenue. "Dans plusieurs départements, des écoles, des
établissements entiers (collèges, LP) sont fermés ou menacés de fermeture, et
des services sont mutualisés", affirme la Fnec-FP-FO.
Ainsi, "le nombre d’enseignants
titulaires en 2016 est inférieur à celui de 2012" car les postes créés ne
compenseraient pas les départs en retraite. L’organisation estime à 6 500
le nombre de postes (1er et second degré confondu) non pourvus aux concours
depuis 2012.
Opposition à la réforme de la
composition des CPC.
Le congrès demande "l’arrêt des fermetures et la réouverture des sections
dans les lycées professionnels et sections d’enseignement professionnel"
ainsi que "l’arrêt" de leur transformation en apprentissage, ce qui
ne laisse plus "le choix de la formation initiale". Il rejette
également le "processus conduisant" à la mixité des parcours et des
publics dans une même classe.
Par ailleurs, la fédération s’oppose
au projet du gouvernement de réformer la "composition quadripartite
(Éducation nationale, patronat, confédérations, syndicats d’enseignants) des
commissions professionnelles consultatives" (CPC) qui donnent leur avis
sur les diplômes du CAP au BTS. "La rédaction des référentiels d’activités
professionnelles et des référentiels de certification serait laissée aux seuls
soins des représentants des employeurs et des salariés, ce qui reviendrait à
transformer l’Éducation nationale et les enseignants en simples prestataires de
services d’un cahier des charges qu’ils n’auraient pas élaboré",
précise-t-elle. Elle s’oppose également à l’introduction des blocs de
compétences dans l’enseignement professionnel.
La Fnec-FP-FO opposée au CPF. Concernant la formation continue,
l’organisation se dit opposée à l’introduction dans la fonction publique du
Compte Personnel de Formation (CPF), lié à la future mise en œuvre du CPA dans
la fonction publique, prévue par la loi Travail et qui "n’apportera rien
de plus aux agents". Quant aux Greta, elle condamne la "réduction de
leur nombre, la mutualisation de leurs moyens et la précarisation de leurs
personnels".
Que pense la Fnec-FP-FO des réformes
conduites sous le quinquennat ?
La Fnec-FP-FO souhaite l’abrogation de
la loi de refondation de l’école, de la réforme du collège ou encore des
rythmes scolaires.
La loi de Refondation "a pour
objectif de pulvériser le cadre national et les statuts des personnels". Elle vise, selon le syndicat, à les
remplacer par "des règles définies localement, différentes d’un
'territoire' à l’autre".
Les régions académiques, "13
politiques éducatives régionales". Les adhérents se prononcent contre "la
contractualisation entre rectorat de région et collectivités locales, un moyen
au service de l’éclatement de l’école publique en éducations
territoriale". Il refuse les contrats d’objectifs tripartites, les
conventions "élus locaux – rectorats" ainsi que les conventions
ruralité.
Tous les lycées et lycées
professionnels en éducation prioritaire doivent y rester. Tous les établissements
demandant à intégrer le dispositif doivent être acceptés.
Commentaires
Enregistrer un commentaire